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Les Priapiques

Cum cunno mihi mentula est vocanda.

VHS

De nos jours, chacun peut trouver en abondance et à volonté son porno favori. Mais à l’époque, les sources d’approvisionnement étaient rares et incertaines. Tel ami avait un grand frère qui planquait sous son lit des cassettes vidéo à la provenance obscure, tel autre avait des parents abonnés à Canal+ et pouvait enregistrer discrètement le porno du samedi soir, tel autre bossait parfois dans un vidéo club où il pouvait emprunter des films pour adultes… Il ne fallait pas être trop exigeant. C’était porno hétéro des années soixante-dix ou rien. Faute de grives, je mangeais des merles de la chatte.

Atterrit un jour en ma possession, je devais avoir dix-neuf ans, une vidéo faite d’une succession de courtes scènes de fellations probablement extraites d’autres films du même producteur, un truc à mi-chemin entre le best of et le spot publicitaire géant. J’ai accroché immédiatement. D’abord, la pipe, c’est en plein cœur de mon champ onanique. Ensuite, cette compilation présentait l’avantage de montrer un assez grand nombre d’acteurs et d’ambiances, à l’inverse des pornos classiques où il fallait se taper douze scènes de cul quasiment identiques avec les trois mêmes acteurs. Enfin et surtout, il y avait aux deux tiers du film environ, un Black magnifique qui se faisait sucer, debout, les poings sur les hanches, viril et triomphant, au milieu d’un pré verdoyant.

Tu sais, parfois tu te promènes dans un musée, il y a plein de jolis tableaux mais l’accumulation finit par être un peu écœurante, tu ne sais plus trop où regarder, tu commences à t’ennuyer et soudain, le hasard te mène devant cette toile et tu restes scotché devant, en extase. L’irruption de ce jeune et beau métis, après une heure de moustachus entre deux âges comme seul le cinéma pour adulte des années soixante-dix savait en offrir, c’était ça. La mer qui apparaissait à l’horizon après des heures d’autoroute quand tu partais en vacances, le premier week-end ensoleillé que tu passais au parc à pique-niquer après un long hiver ; le truc joyeux qui réanimait instantanément en toi intérêt et érection après un long tunnel de fellations convenues.

Mais si cette scène d’à peine quatre minutes dégageait une puissance érotique formidable, elle possédait aussi une particularité incroyablement frustrante : on ne voyait jamais la bite du mec. Les plans de dos révélaient les jolies fesses de l’acteur, les plans de face montraient la nuque de la fille ; quant aux rares plans de profil, le seul où la vue n’était pas bouchée par un buisson ou un bout de vêtement ne durait qu’une fraction de seconde et tombait pile-poil (tu ne vas pas le croire) au moment où le sexe du monsieur disparaissait entièrement dans la gorge de la demoiselle. Comment un cadreur et un réalisateur avaient-il pu produire une telle hérésie ? Une scène de fellation où l’on ne voyait jamais le moindre bout de bite ! Et pourtant. La recette était efficace : j’ai dû voir et revoir cette pipe champêtre un bon millier de fois.

Hélas, à passer et repasser ainsi sur la tête de lecture, la bande magnétique s’usait inexorablement. Petit à petit la scène se couvrit de neige et de larges bandes blanches horizontales ; puis l’image se mit à sauter, d’abord un peu, puis de plus en plus, rendant toute lecture impossible. L’usure fut encore aggravée par le ralenti et la touche pause dont j’abusais particulièrement à cet endroit. Quelle tristesse de savoir que ma scène porno favorite s’effaçait chaque fois un peu plus au point que je devrais un jour m’en passer ! Quelques années plus tard, à force de frotter sur le mécanisme de lecture, l’excitante fellation n’était plus que poussière d’oxyde de chrome au fond du magnétoscope et la cassette fut bonne à jeter.

Je ne saurais jamais à quoi ressemblait la bite de l’acteur porno qui m’a le plus fait fantasmer de toute ma vie. Mais finalement, est-ce si grave ?

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Un commentaire


Commentaires

1. Seb_Stbg – le 29/07/2014 à 23:59 – #
Oh moi aussi j'ai connu le porno sur vhs 😂

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